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Comment penser la politique en Côte d’Ivoire – 1ère partie

deux filles pensent a la cote d ivoire

Comment penser la politique en Côte d’Ivoire – 1ère partie

Ce texte a été présenté et récompensé en obtenant la 3ème place du Concours Véronique Tadjo « Penser la CI en 2020 ». Même s’il avait obtenu la 100ème place, je l’aurai publié parce qu’il incarne manière de penser la politique.

Les élections dans les démocraties représentatives

En démocratie tout commence et finit avec le peuple. Ce qui semble normal puisque Démocratie signifie que le pouvoir appartient au peuple; ce peuple qui parfois oublie qu’il détient le pouvoir et le délègue pour un peu de temps à « un représentant ». Cette délégation survient à la suite d’élections précédées par des campagnes électorales avec trompette et tambour. Les candidats politiques dans leur ensemble cherchent avec force arguments à convaincre ce peuple en usant de rhétorique à laquelle il n’est pas habitué et pour laquelle il n’est pas toujours bien outillé.

Si certaines des techniques peuvent avoir pour intentions manifestes de tromper, d’autres informations mal comprises peuvent être mal interprétées et mal appliquées.

Un outil est donc nécessaire pour survivre aux élections et pour se retrouver plus facilement dans ce dédale de candidatures, avec son flux de données, de chiffres et d’actions de communication et pré-électorales.
Un outil pour aider à mieux naviguer sur le discours des politiques, c’est le moyen de connaître ses propres opinions et choisir le moins irrationnellement possible.
Cet outil est baptisé le “kit de survie aux élections” ou les “10 commandements du parfait électeur.”
Les textes est divisés en 2 parties de 5 commandements pour ne pas être trop long. Les 5 prochains suivront dans un second texte.
Modus Operandi : 1 commandement + 1 verbatim + 1 explication

Commandement #1 : Tu éviteras d’avoir des a priori liés à l’origine d’une personne

“Nous venons du même village ou de la même région, c’est sûr qu’il connait mes problèmes et pourra mieux les résoudre”.

Lorsque nous sommes face à des candidats, nous remplissons les caractéristiques manquantes à partir de stéréotypes, de généralités et d’a priori. Ainsi nous risquons de favoriser une personne, un candidat parce qu’issu de notre groupe d’appartenance. C’est l’erreur ultime d’attribution de groupe.

Commandement #2 : Tu prendras le temps de peser le pour et le contre d’un ordre ou d’une instruction avant de l’appliquer

“C’est lui notre chef, notre seul leader. Nous attendons son mot d’ordre avant d’agir. Ce qu’il dira, nous le ferons”

Les gens ont tendance à surévaluer l’opinion de personnes considérées comme des autorités : autorités religieuses, supérieurs hiérarchiques, responsables de partis politiques, etc. Ces autorités sont censées donner de meilleurs avis, prendre de meilleures décisions et commettre moins d’erreurs. Cette crainte de contredire le chef mène vers bien des tracas car ces chefs peuvent aussi se tromper en toute bonne foi. Ces chefs peuvent entraîner tous leurs suiveurs dans leurs erreurs. N’oublions pas que l’erreur est humaine.

Commandement #3 : Tu multiplieras et diversifieras tes sources d’informations pour avoir une information plus équilibrée

“Moi je ne lis que les journaux de mon parti et je ne suis et n’écoute que les leaders de mon parti sur les réseaux sociaux et à la télévision”

Il faut éviter les informations sélectives et disponibles immédiatement. Ces informations ne font que confirmer ce que nous croyons et n’ouvrent pas l’esprit. Si vous voulez choisir une personne dont les idéaux correspondent aux vôtres, prenez le temps de lire chaque programme et d’écouter les différents intervenants. Vous pourriez être étonnés de constater que ceux que vous déconsidérez peuvent avoir des points de vue semblables aux vôtres.

Commandement #4 : Tu ne croiras pas au faux dilemme

“Celui qui n’est pas avec nous est contre nous et contre ce pays”

Ne pas être avec quelqu’un ne signifie pas pour autant être contre cette personne. C’est une fausse dichotomie. On peut ne pas partager les idées des gens sans pour autant être contre eux. En plus on peut ne partager les idées d’aucune personne parce qu’aucun candidat ou aucun programme ne nous satisfait.

Commandement #5 : Tu ne regarderas les failles des autres qu’après avoir vu les tiennes

“Pourquoi suis-je le seul à constater que les électeurs qui votent Untel se font manipuler par ce dernier? Ils ne comprennent pas qu’ils se font embobiner alors que moi je vois dans son jeu.”

Nous avons tendance à nous croire au-dessus des autres en ce qui concerne notre capacité à prendre des décisions sans nous tromper. Nous pensons avoir le recul suffisant nous ne pas commettre des erreurs et estimons que les autres ne l’ont pas. C’est l’illusion de l’unique invulnérabilité.

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