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Moi une girouette?

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Moi une girouette?

II est tard et au moment où je m’apprête à me mettre au lit, je repense à la discussion que j’ai eue avec une amie de longue date. Ces propos me rappellent ceux d’autres personnes entendus depuis un moment.
« Mais ton point de vue sur la religion était tout autre« , « Mais tu pensais que l’éducation nationale devait renforcer les écoles d’excellence maintenant tu es contre. » « Tu défendais la peine de mort mais à présent tu es devenu objecteur de conscience« , « Tu as bien changé« …

On n’aime pas ceux qui changent d’opinions. On trouve qu’ils ne sont pas constants, qu’ils ne sont pas fiables, qu’ils ne sont pas stables.
Comment accorder sa confiance à quelqu’un qui pense une chose aujourd’hui et demain pensera le contraire?

Peut-être qu’il faudrait faire une distinction entre les vraies girouettes qui agissent par intérêt ou mimétisme et ceux qui une fois convaincus, révisent leur position.
Au cours de ma jeune existence j’ai changé d’avis sur la démocratie, sur la peine de mort, sur l’homosexualité, sur le libéralisme économique, sur la notion de méritocratie, sur l’égalité des chances, sur la richesse et le succès, sur le développement personnel, sur la religion, sur la guerre, sur les États-Unis, sur Israël, sur… je pourrai citer encore et encore et peut-être ne point finir.

Je suis toujours amusé lorsque sur les forums et autres réseaux sociaux on déterre des messages contradictoires comme un mort enseveli dont on profane la tombe et auquel on refuse le repos éternel.
Une fois la chose dite, elle est comme la loi des Mèdes et des Perses, comme une voie à sens unique, le retour en arrière pour prendre une autre voie est interdit.
Je suis donc amusé, disais-je parce qu’il m’est arrivé d’avoir eu des positions bien tranchées sur un sujet. Et en prenant la peine de creuser le sujet en question, de discuter avec des personnes véritablement concernées, et même en vivant d’autres expériences, je me suis rendu compte en réalité que plusieurs paramètres me faisaient défaut au moment où de mes anciennes croyances. Convaincu je pouvais réviser ma position en attendant peut-être qu’une preuve plus concrète ne me fasse revenir sur cette décision prise après tant d’efforts de réflexion.
Comment donc ne pas sourire lorsqu’on a soi-même revu ses positions et qu’on est devenu moins dogmatique avec le temps?
Je finis par comprendre pourquoi la sagesse est attribuée à l’âge et la fougue à la jeunesse. J’ai été jeune trop tard et je suis devenu vieux trop tôt (noté que je n’ai pas dit sage).
Je ne vais pas détailler hic et nunc mes revirements de décision qui feront peut-être l’objet d’articles ultérieurs.

Changer d’opinion à un moment donné c’est se rendre compte qu’un chemin que nous croyions sûr ne l’était pas tant que cela, et c’est aussi et surtout savoir avancer avec plus de circonspection.

Changer d’opinion à un moment donné n’est pas un sacrilège et ne fait pas de nous des personnes instables. En fait, chaque personne capable d’ouvrir son esprit, d’être ouverte à d’autres points de vue est ouverte aux changements.

Néanmoins je comprends ceux qui sont sceptiques lorsque les politiques révisent leurs positions au gré de ce qui semble être de la compromission afin de continuer à profiter du système. Mais peut-être que ces politiques à qui l’on se presse de jeter la 1ère pierre sont vraiment convaincus…

Je tombe de sommeil et je vous dis Ciao

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