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Une petite gifle ça ne fait pas de mal

Une petite gifle ça ne fait pas de mal

« Une fois en passant pour te remettre les idées en place et pour te rappeler qui est le chef, une petite gifle ça ne fait pas de mal. »
Elle était en train d’essayer de me convaincre que dans certains cas une violence pouvait être justifiée. Selon ses dires ce n’était pas la première fois que sa sœur se faisait bastonner par son copain. Le couple était ensemble depuis quelques années et ils envisageaient de se mettre définitivement ensemble; d’abord maritalement puis ils finiront peut-être devant le maire. Elle était capricieuse et avait un peu de mal à se soumettre. Son copain qui devait être doux comme un agneau se sentait obligé parfois de revêtir son vêtement de chef et de lui montrer qu’il n’y avait qu’un seul capitaine de leur bateau: LUI.
J’avais un peu de mal à comprendre qu’une fille de surcroît la petite sœur de la personne concernée puisque justifier une violence conjugale.
– Je suppose que toi aussi ton copain de donne des gifles de temps à autre, lui demandai-je
– Non toi aussi! Pourquoi? Il n’a pas ce cœur
– Tu estimes qu’il n’est pas possible de te faire battre par ton copain mais tu justifies le fait qu’on batte ta sœur. J’ai un peu de mal à suivre ta logique.

Hésitante, elle tenta de me faire comprendre que sa sœur avait un fort caractère qui justifiait ou plutôt expliquait qu’elle reçoive des torgnoles.
Comment faire comprendre à une demoiselle que rien ne justifiait des violences conjugales?
Peut-être était elle également victime de sévices mais il fallait qu’elle se montre forte. Elle justifiait peut-être ainsi les violences que lui infligeait son copain.
– Toi tu as un « comportement de blanc » c’est pour cela que tu dis ça. me dit-elle
– j’ai un comportement de blanc? Ça signifie quoi?
– Les gars d’ici corrigent leur copine quand ils se disputent. Toi tu ne le fais pas parce que les Blancs ne font pas ça. Sinon ici c’est commun.
Elle essayait de me faire comprendre que j’avais un mode de vie occidental qui pouvait expliquer que j’abhorrais de tels sévices mais qui étaient d’une banalité sous nos tropiques.

Il fallait que je déconstruise cette manière de penser.
« Tu es jeune ainsi que ta sœur. Vos relations de couple ne vont peut-être pas durer vu votre jeune âge. Ces gars ne sont pas vos parents. Et si à cet âge vos parents ne vous frappent plus, c’est parce qu’ils ont compris qu’à un âge une personne n’a plus besoin de coups pour comprendre. Les coups assénés aux enfants ont pour but selon ceux qui les assènent d’apprendre à l’enfant qu’il existe une autorité et qu’il faut respecter cette autorité et généralement pour le bien de l’enfant. A un certain âge, on s’entretient avec lui parce que les coups n’auront plus aucun effet. Et ce n’est pas pour qu’une personne externe qui en plus n’est qu’un petit copain, vienne lui donner des coups pour se défouler. En plus vous entretenez une relation peut-être passagère et certainement non-officielle.
Si des garçons vous battent, cassez-vous. Rompez même si c’est dur. »
Je repris de plus belle en lui disant: « aujourd’hui c’est une gifle, demain ça sera un coup de pied et un coup de poing pour finir avec une arme blanche. »
Elle semblait avoir compris puisqu’elle opinait du chef.

Les violences conjugales ne sont pas que physiques. Les menaces, les injures, les humiliations constituent le florilège de ces violences. Les jeunes filles ou les femmes qui pensent mériter les sévices corporels infligés par les hommes doivent être déresponsabilisées.
Doit être ôté le poids de la faute qui pèse sur les frêles épaules des partenaires violentés en majorité des femmes mais peuvent être des hommes qui subissent sans parfois réagir. Et je cherche encore le moyen de le faire…

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