Attention à la manière dont vous traitez les cas de suicide sur les réseaux sociaux !!!
Depuis quelques jours, comme cela arrive périodiquement, des vidéos et des photos sont partagées sur les réseaux sociaux montrant des cas de suicide. Je ne m’attarderai pas sur le cas des personnes qui trouvent le moyen d’en rigoler. A ceux qui partagent ces photos ou ces vidéos parfois sans arrière pensée, prenez le temps de lire ceci. Je vais commencer par vous raconter une histoire.
Un jeune homme qui se prénomme Werther s’installe dans une ville dans laquelle il pense faire carrière. Comme tout jeune, il trouve le temps d’allier travail et plaisir. Ainsi, au cours d’une soirée, il rencontre Charlotte. De fil en aiguille il constate qu’il partage avec Charlotte de nombreuses passions communes. Et comme la plupart des personnes avec qui on partage des points communs, il finit par s’enticher assez vite de Charlotte qui est toutefois fiancée à un autre jeune du nom d’Albert.
Se rendant compte que cet amour était à sens unique et que jamais Charlotte et lui ne vivront heureux, il décide de… se suicider. Nous sommes alors en 1774.
Deux (2) siècles plus tard soit en 1974, David Philips sociologue américain fait une découverte remarquable: Il existerait une mauvaise manière de parler du suicide.
Ce que je ne vous ai pas dit c’est que Werther est le héros d’une œuvre littéraire éponyme : « les souffrances du jeune Werther », œuvre écrite par Goethe, l’écrivain Allemand.
La seconde particularité de cette histoire est que suite à la mort de Werther dans le livre de Goethe, plusieurs jeunes à cette époque ont imité par dépit le geste de Werther et ils se sont ôté la vie.
Toujours en étudiant le cas de Werther, en 1982, David Philips formalise une théorie en s’appuyant sur les études de sociologues tel Émile Durkheim qui prétend que le suicide d’un proche peut générer quelques cas de suicides dans son entourage. David Philips réussit quant-à lui à démontrer qu’une hausse à l’échelle nationale pouvait être observable comme ce fut le cas après le décès de Marilyn Monroe et de Kurt Cobain.
En France, des études ont également prouvé qu’une hausse de décès avait été constatée après la mort de personnalités publiques comme Pierre Bérégovoy, l’ancien premier ministre Français.
La médiatisation de trop
La théorie est donc simple : La médiatisation du suicide de personnes célèbres entraîne une vague de suicides dans la population notamment parmi les personnes les plus à risques c’est-à-dire les personnes en proie à des pensées suicidaires et les personnes dépressives.
Lorsque j’ai entendu parler de cet effet de contagion suicidaire, il y a un peu quelques années en arrière, j’ai voulu en parler parce que j’avais constaté la manière un peu désinvolte de certains médias surtout africains et de certains internautes sur les réseaux sociaux, de traiter les cas de suicides. Certains poussaient l’outrecuidance à montrer les suicidés, à envoyer les photos dans les messageries privées sans prendre la peine de mettre en garde contre la violence de ces images. Mais j’avais peur de l’effet inverse de cette publication.
Des recommandations ont été faites par l’International Association of Suicide Prevention (IASP), dépendant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à travers des guides pratiques à l’intention des journalistes, pour traiter les cas de suicides en général et de suicides de personnes célèbres en particulier. Voici entre autres ce que l’IASP propose : Une attention particulière devrait être portée à la manière de présenter ces drames, il ne faut pas faire du sensationnalisme. Il faut éviter de décrire en donnant les moindres détails. Il faut surtout éviter de justifier cet acte.
Quelques aspects du rapport :
A ceux qui sont déprimés
Quand on rencontre une situation où tout nous semble perdu, où l’on a l’impression que l’on est seul et qu’on ne peut rien faire.
Cette situation est souvent un simple détail à régler pour quelqu’un qui a déjà affronté cela avant vous. Reconnaitre que l’on a un problème, pouvoir en parler, demander puis accepter de l’aide est le processus par lequel la solution peut être trouvée.
A la faveur des crises politiques et sanitaires, un grand nombre de personnes peuvent se retrouver seules chez elles en proie à la peur, à la solitude, à la dépression, etc.
Cette publication a surtout pour but de vous dire que vous n’êtes pas seuls. De mon côté, je ne cesse de le dire à mes proches: mon téléphone, ma boîte mail, mes messageries internes seront toujours disponibles pour celui qui a un problème et je serai (presque) toujours là pour lui apporter mon soutien aussi maigre soit il. Souventes fois il suffit juste de parler et d’être écouté… et peut-être ensuite de se faire prendre en charge.
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