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La graphologie, une belle escroquerie intellectuelle!

La graphologie, une belle escroquerie intellectuelle!

A une époque très reculée alors que jeune diplômé je sortais de l’école et que je cherchais du travail dans une autre contrée, je voyais dans les offres d’emploi que la plupart des responsables des ressources humaines et même les cabinets de recrutement demandaient des lettres manuscrites. Il fallait alors les déposer dans les entreprises ou les scanner pour les envoyer par mail. Je ne vous cache pas toutes les péripéties. Lorsqu’après s’être appliqué et qu’enfin on arrivait à la fin de la lettre de motivation et qu’on faisait une erreur qui nous obligeait à faire une rature et donc à reprendre la lettre, on devenait vert de rage mais on se dit pour se consoler que c’était le parcours initiatique afin de trouver le Saint Graal. Comme la plupart des rites ésotériques, il fallait le faire tout seul le soir dans le calme et sans être distrait. Lorsqu’après 5 ou 10 lettres déchirées, on parvenait à la fin on pouvait crier « Alléluia »! ou remercier tous les ancêtres.

J’ai toujours trouvé cette méthode douteuse surtout que je savais qu’en s’appliquant, les personnes pouvaient changer d’écriture. Je me demandais comment pouvait-on déterminer la personnalité d’un individu simplement en se basant sur son écriture. Déjà que je trouvais que c’était une escroquerie de penser déterminer la personnalité d’un individu à partir de son physique, je soupçonnais cet exercice comme étant une autre escroquerie intellectuelle.

Et en plus quelle entreprise prendrait le temps d’analyser les inclinaisons, les courbes, etc. de chaque lettre et après l’analyse de plusieurs centaines de courriers, se pencher sur les véritables compétences de l’individu. Surtout pour des postes de juniors… Vous avez compris de quoi je voulais parler: La graphologie, ou l’étude d’une écriture manuscrite.

Elle est selon les experts, révélatrice de la personnalité d’une personne. Pour certains recruteurs, elle permet de « faire un premier tri dans les candidatures » en repérant les principaux traits de personnalité afin de savoir si le candidat correspond au poste.

Utilisé en théorie (et parfois en pratique) par les recruteurs, il faut dire que les défenseurs de la graphologie sont nombreux. Classée au rang de science par les utilisateurs, plusieurs études ont été menées afin de déterminer la scientificité de cette pratique vieille de plusieurs siècles. En effet c’est en 1622 qu’un Italien du nom de Camillo Baldi essaya d’analyser l’écriture. Il publia les résultats des ses analyses. En 1875, le terme graphologie fut inventé par Jean Hippolyte Michon qui proposa une technique qui permettait d’associer les formes d’écriture à différents traits de personnalité.

Au cours des siècles suivants, plusieurs approches furent proposées afin d’analyser les écritures. La particularité de ces approches est qu’elles définissaient des personnalités différentes d’une école à une autre en fonction des méthodes qu’elles avaient inventées.

Ses points de divergences ont poussé plusieurs chercheurs à creuser le sujet (RICHARD J. KLIMOSKI, ANAT RAFAEL, King et Koehler, Ben-Shakhar, etc.) et à conclure que la corrélation est parfois très faible ou totalement nulle entre écriture et personnalité aussi bien dans le cadre des recrutements que dans celui du comportement quotidien. Ils parlent même de corrélations illusoires.

Cependant, force est de constater que la graphologie a la peau dure et continue à séduire un certains nombres de recruteurs même si des associations professionnelles comme la British Psychological Society la classe aux côtés de l’astrologie, lui donnant une « une validité de zéro ».

Malheureusement l’Association Française de Normalisation (AFNOR) qui est placée sous la tutelle du ministère chargé de l’Industrie dans le soucis le réglementer l’usage de l’utilisation de la graphologie sème néanmoins une confusion. En faisant une distinction entre « test d’évaluation », expression utilisée par les méthodes ayant des qualités métriques vérifiées et « outils d’évaluation », pour les méthodes (graphologie) dont la validité, la fiabilité ne sont pas établies.

Les graphologues jouent sur cette nuance afin de donner l’impression que leur test a eu l’assentiment des autorités.

Dis moi comment tu écris et je te dirai comment tu travailleras… ou pas!

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