Ne sélectionnez que le meilleur enfant
Coutume d’une autre époque ?
Un jour que je discutais avec mon grand-père, il me raconta que pendant longtemps dans le village qui l’avait vu naître et dans lequel il avait passé une grande partie de son enfance, il n’y avait pas eu de personnes handicapées de naissance. Tous ceux qui naissaient avec une malformation quelconque étaient « accompagnés ». Un accompagnement dont ils ne revenaient plus. Handicap physique ou mental était ainsi traité.
J’étais estomaqué! C’était cruel.
Cela peut paraître cruel mais sommes-nous vraiment différents? Nos pratiques actuelles sont-elles si éloignées?
Les larmes…
Je m’étais réjouis quand elle m’annonça qu’elle était enceinte. Mais un jour de retour de ses examens de dépistage prénatal elle était totalement effondrée. Les yeux pleins de larmes, elle m’annonça que le diagnostic pour la trisomie 21 était positif. Son enfant pourrait être trisomique. Fallait-il garder l’enfant ou avorter comme on le leur proposa à l’hôpital ?
C’était mon amie et elle avait besoin de réconfort. Les paroles que je lui dis ce jour étaient sincères et j’y croyais fortement. Par expérience, je connaissais les erreurs médicales et j’avais l’assurance que ces examens étaient faux. Je poussai mon amie à faire des examens supplémentaires. Une contre-expertise me donna raison. Son enfant était saint et elle pouvait mener sa grossesse à son terme.
Après la tempête une question trotta dans ma tête: Quelle attitude adopter si j’étais confronté à une telle situation?
La responsabilité des parents est d’offrir le meilleur pour leurs enfants. Et c’est sur cette base que les parents font des arrangements moraux pour déterminer si un enfant doit vivre ou mourir afin de ne garder que ceux qui naîtront saints et qui pourront transmettre des gènes saints. C’est ce qu’on appelle l’eugénisme libéral puisque le choix est donné aux parents. Cette pratique est rentrée dans les mœurs: 90% des Européens y ont recours tandis que l’Islande et le Danemark se payent le luxe d’avoir 100% d’interruption de grossesse dans ces cas.
J’avais trouvé cruelle l’histoire que mon grand-père m’avait narrée mais la situation de mon grand-père était-elle différente de celle qui est admise par à présent par la majorité? Arrêter la vie d’un enfant dans le sein de sa mère et arrêter la vie d’un enfant qui venait de naître, n’était-on pas confronté aux mêmes situations?
Je vois déjà la question sur certaines lèvres : Mais quand commence la vie?
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