Après cela, auriez-vous encore envie de fumer?
Avant de vous parler de cigarettes, avez-vous déjà entendu parler de « dissonance cognitive« ?
Avant que je ne vous explique ce terme barbare, lisons la fable du « renard et des raisins » de Jean de la Fontaine:
Qu’est-ce donc que la dissonance cognitive ?
Selon la théorie de la dissonance cognitive mise en évidence par Festinger (un autre américain. Trop forts ces Ricains!) lorsque les circonstances amènent une personne à agir en désaccord avec ses croyances, cette personne éprouvera un état de tension inconfortable appelé dissonance, qui, par la suite, tendra à être réduite, par exemple par une modification de ses croyances dans le sens de l’acte.
En français facile ça donne quoi?
Explication par l’exemple:
Vous ne vivez pas en France et vous avez un ami qui vient d’arriver de France. Comme vous fumez, vous lui avez commandé une cartouche de Marlboro. Le lendemain de son arrivée, votre ami vous remet votre cartouche… et un t-shirt Celio ou Lacoste.
Malheureusement pour vous, en France sur les paquets de cigarettes il y a la mention « Fumer tue » et des photos chocs des méfaits du tabac.
A ce moment vous prenez conscience que fumer peut vous tuer. Allez-vous jeter ces cigarettes?
Au même instant, vous vous rappelez que votre père ou votre oncle fume depuis toujours pourtant il a 60 ans et est en bonne santé. En plus vous vous dites : « je ne suis pas un grand fumeur. Je fume à peine un 1/2 paquet par jour. »
Et vous sortez votre clope et vous l’allumez avec plaisir.
Qu’est ce qui s’est passé dans votre tête?
En voyant l’image choc vous avez pris conscience que vous courrez un risque. Mais le problème c’est que vous êtes sûr d’être quelqu’un de rationnel. Si vous vous avouez que vous avez été imprudent pendant toutes ces années, cela prouve que vous êtes en réalité insensé et irrationnel. Il vous faut relativiser et trouver une parade: votre père fume et n’est pas malade. En plus vous n’êtes pas un grand fumeur.
Grâce à cette gymnastique cérébrale, la tension descend et vous êtes en paix avec vous-même.
Bravo! Vous venez de réduire votre dissonance comme on le dit en psycho.
Les exemples d’inconfort ou de dissonance sont légions :
– vous vous faites recaler à un concours et vous vous dites qu’en réalité vous ne vouliez pas faire cette école mais juste faire ce que voulaient vos parents
– vous regrettez l’achat sur un coup de tête de cette JM Weston verte à 420 000 F impossible à porter avec tous vos vêtements. Vous vous dites que ce n’est pas grave et qu’ainsi les gens vous remarqueront plus facilement. En plus cette paire de chaussures va durer de longues années.
– vous ratez un entretien d’embauche. Vous vous dites que c’était pour vous faire les dents et que celui qui faisait l’entretien était moyen.
– vous mentez à votre compagne alors que vous prétendez l’aimer et qu’en plus vous êtes censé être croyant. Vous vous dites que c’est un mensonge bienveillant pour éviter de la faire souffrir et en plus dans la Bible même l’apôtre Pierre a menti pour se tirer d’affaire.
– etc. (Liste non exhaustive à compléter)
Vous avez compris qu’aussi étonnant que cela puisse paraître, lorsque nous sommes amenés à agir contrairement à nos convictions, nous avons ainsi tendance à justifier nos actions et à adapter nos opinions à nos comportements.
Pourquoi je dis ça et qu’est ce qu’on peut en tirer comme conclusion?
Parce que tout simplement nous ne sommes pas toujours très rationnels.
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