Il aurait pu en mourir
Debout au bas de l’immeuble dans lequel se trouvait mon entreprise, nous discutions. Je n’avais pas pris l’habitude de sortir pendant mes heures de boulot mais je voulais finaliser la discussion que nous avions entamée!
Toujours au bas de cet immeuble, avec mon collègue, nous discutions en prenant les dernières marches qui nous menaient à la route.
Des badauds, des badauds et encore des badauds
En l’espace de quelques secondes un petit attroupement se forma. Ils formaient un cercle imparfait et au milieu duquel se trouvait quelque chose qui semblait les figer puisque personne ne bougeait les yeux rivés vers le bas. Curieux, nous nous sommes approchés pour également voir la cause de cet attroupement.
Ce que je vis me stupéfia. Un garçon reconnaissable à sa tenue beige (certains disent kaki), caractéristique de la tenue scolaire des élèves, était étendu à même le sol et semblait convulser En fait, il ne convulsait pas, il étouffait.
Qu’est ce qui se passait? Nous étions tous éberlués et personne ne bougeait tandis que les secondes s’égrenaient. Une force (certainement la même qui m’avait fait sortir de mon bureau) me poussa à scanner le sol tout autour de ce jeune lycéen et je vis un sac ouvert dont une partie des effets étaient répandus par terre. Ce que je vis, je le reconnaîtrais entre tous les objets du monde: un inhalateur. Le fameux vaporisateur Ventoline. Cet objet dont ne se séparaient jamais les asthmatiques. Mes neurones se mirent en branle et je fis la connexion. La Ventoline appartenait à ce jeune qui suffoquait.
Un « sauveur » venu de nulle part
Je me précipitais pour ramasser la Ventoline en bousculant au passage les badauds. Après avoir pris la Ventoline, je me mis à genoux en tenant la tête de ce jeune homme. Une première pulvérisation. Et l’effet fut quasi instantané. Il arrêta de suffoquer. Je pulvérisais une 2nde dose, ce qui lui ouvrit les yeux. Je l’aidais à se relever. Il reprit son petit bonhomme de chemin non sans m’avoir remercié. Les badauds aussi me remercièrent tandis que je tournais le dos.
Aucune gloriole à tirer de cette action. J’avais eu beaucoup de chance et surtout l’heure de ce jeune n’était pas encore arrivée. Je n’en avais jamais parlé mais déjà à l’époque j’avais été interpellé. Et si je n’avais pas vu cet inhalateur? Et si je n’étais pas sorti à ce moment précis?
Oui j’avais eu beaucoup de chance. C’est là que je pris conscience que je n’étais pas capable de porter les premiers secours à une personne en danger. Je ne savais aucun geste pour ranimer une personne qui suffoquait. Je ne pouvais pas aider une personne blessée suite à un quelconque accident! En fait, je ne savais rien faire et encore moins la majorité des personnes.
Des solutions?
Depuis lors, il m’arrive de me réveiller et de me dire que quelqu’un pourrait souffler à l’éducation nationales de former aux gestes de premiers secours les collégiens et lycéens pendant leurs cours de sport? Et si les entreprises organisaient ces formations? Juste les gestes pour couvrir les 5 principaux accidents domestiques (étouffement, saignement, brûlure, arrêt cardiaque, perte de connaissance) peut-être que des vies pourraient être sauvées…
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